Le sport clunisois à l’épreuve… de la data

À l’occasion de la 7e semaine européenne du sport #BeActive du 23 au 30 septembre 2021, on fait le point sur les associations sportives de Cluny et du Clunisois : combien y-a-t-il de clubs ? pour combien de disciplines ? combien de licenciés ? Et surtout, les Clunisois sont-ils des sportifs dans l’âme ? Certaines réponses vont vous étonner ! 

Pour connaître précisément l’état des pratiques sportives d’un territoire, la source la plus fiable est l’observatoire de l’INJEP (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire), un service du ministère de l’Éducation nationale. En 2017, celui-ci recensait ainsi 44 clubs sportifs dans la Communauté de communes du Clunisois, sur les quelques 120 associations sportives déclarées en préfecture (la plupart de ces associations n’étant pas affiliées à une fédération nationale). C’est donc grâce à ces statistiques que l’on peut dresser un portrait du sport clunisois.

Le Clunisois, une terre de sports

Les 44 clubs sportifs du Clunisois se concentrent dans 11 communes différentes. Fort logiquement, Cluny rassemble la majorité des activités, avec 31 clubs. Joncy en accueille trois et Salornay-sur-Guye deux. Puis viennent Bergesserin, Chiddes, Donzy-le-Pertuis, La Guiche, Jalogny, Massilly, Mazille et Saint-Ythaire, avec un club chacun.

Au podium des disciplines, l’équitation arrive largement en tête avec 15 clubs différents sur la communauté de communes, suivi du football (cinq clubs), puis du vol libre, du sport boules et de l’UNSS, avec deux clubs chacun. Les Clunisois ont ainsi le choix entre 23 disciplines différentes, sur les 99 qu’il est possible de pratiquer en France.

Plus étonnant, certaines disciplines permettent à Cluny ou au Clunisois de se distinguer dans l’offre sportive départementale. C’est le cas de l’aïkido, dont l’un des deux seuls clubs affiliés à la FFAAA en Saône-et-Loire se trouve à Cluny (le second à Louhans), ainsi que du vol libre, dont deux clubs du département sur six sont situés à Cluny. 

D’autres sports « rares » sortent également du lot. Ainsi, les fédérations françaises de boxe, du roller sport, du sport universitaire et des arts énergétiques et martiaux chinois, qui comptent toutes moins de dix clubs en Saône-et-Loire, sont représentées à Cluny. 

Mais ces chiffres permettent-ils au Clunisois de se distinguer ?

Au jeu des comparaisons territoriales, le Clunisois l’emporte haut-la-main, quelle que soit l’échelle choisie. Si l’on rapporte le nombre de clubs à la population, Cluny accueille 2,5 fois plus de clubs que la moyenne nationale, soit plus six clubs pour 1000 habitants ! De même pour la communauté de communes, qui dépasse la moyenne avec trois clubs pour 1000 habitants.

À ce stade, on pourrait croire à un « effet loupe » ou un certain chauvinisme ultra-local. Mais cette observation se confirme si l’on compare Cluny à d’autres communes du département : la cité-abbaye apparaît ainsi mieux dotée en clubs sportifs que des villes de taille similaire comme Boubon-Lancy (5 034 habitants) ou Sanvignes-les-Mines (4 366 habitants).

Le constat est également le même si l’on compare Cluny avec les cinq villes de Saône-et-Loire labellisées « Terre de jeux » et qui accueilleront des centres d’entraînement à l’occasion des JO de Paris 2024.

Le facteur cheval ?

Avec huit clubs d’équitation à Cluny, on serait tenté de penser que le cheval expliquerait logiquement cette domination. En effet, l’équitation (présente dans 109 communes sur les 565 du département) est fortement représentée en Clunisois : la communauté de communes (qui ne représente que 4 % du territoire et 2,5 % de la population départementale) rassemble à elle seule 14 % des clubs d’équitation du département. L’effet est encore plus marqué à Cluny, qui concentre 7 % des clubs d’équitation de Saône-et-Loire (pour 0,2 % du territoire et 0,88 % de la population).

Mais si l’on enlève les 9233 clubs affiliés à la FFE du calcul, Cluny caracole toujours en tête du nombre de clubs pour 1000 habitants. Ce n’est pas le cas de la communauté de communes dans son ensemble, qui passe sous les moyennes nationales, départementales et régionales sans les clubs d’équitation. Plus que Cluny, c’est donc le Clunisois qui est une terre de cheval !


Les Clunisois, des sportifs accomplis

En 2017, la communauté de communes comptait près de 3000 licenciés (2928) dans des fédérations reconnues par le ministère des sports, dont la moitié (1561) pour la seule commune de Cluny. Un tiers de la population de Cluny pratique donc une activité sportive, et plus de 20 % des habitants du Clunisois. Ramené au nombre d’habitants, Cluny surpasse encore largement la moyenne, avec 328 licenciés pour 1000 habitants, là où la Saône-et-Loire en compte 205 et la Bourgogne 223 pour une moyenne nationale de 225 licenciés pour 1000 Français.

Cette différence est largement marquée pour les 10-14 ans, particulièrement sportifs à Cluny, où il y a même plus de licenciés (264) que d’enfants dans cette tranche d’âge (245). Cette situation se rencontre fréquemment (en particulier chez les garçons, qui peuvent fréquenter plusieurs clubs de sport simultanément), avec des taux de licenciés dépassant les 100 % chez les 10-14 ans à Cluny (108 %), Sanvignes-les-Mines (136 %) ou Bourbon-Lancy (133 %) pour ne citer que des communes proches et de taille comparable. Reste que ces taux élevés, même s’ils sont fréquents, sont l’exception qui confirme la règle, les moyennes françaises, régionales et départementales étant plutôt autour de 80 %.

La jeunesse en force à Cluny !

On ne le répètera jamais assez : en dépit des apparences, Cluny est une ville jeune et active ! Pour preuve, les 15-29 ans représentent près d’un quart de la population de Cluny (22 %), grâce à ses écoles notamment. Un chiffre élevé si on le compare au département (14 %), à la Bourgogne (16 %) et même à tout le pays (18 %). 

Fort logiquement, les plus jeunes sont aussi les plus sportifs : la grande majorité des licenciés de la commune (67 %) a moins de 30 ans (contre 62 % en France, 63 % en Bourgogne Franche-Comté, et 59 % en Saône-et-Loire). Enfin, on remarque que les hommes sont les plus enclins à pratiquer un sport en club : 42 % d’entre eux sont licenciés, contre 24 % des femmes.

Cet effet de la jeunesse est moins marqué en Clunisois (mais toujours présent, en raison du poids de la ville centre dans la communauté de communes), avec seulement 15 % de 15-29 ans dans la population. Les moins de 30 ans représentent ainsi 61 % des licenciés (soit des chiffres dans la moyenne nationale). Dans les 42 communes de la communauté, on compte 21 % de la population pratiquant un sport, dont 27 % des hommes et 16 % des femmes. 

Et la commune la plus sportive est… 

Si l’on élargit la focale, Cluny monte seulement sur la deuxième marche du podium des communes les plus sportives de l’intercommunalité : le village ayant le plus fort taux de licenciés par habitants est en effet… (roulement de tambours)… Berzé-le-Châtel, avec 18 licenciés pour 50 habitants (soit 36 % de sportifs, contre 33 % à Cluny). On y compte en effet : quatre licenciés de judo-jujitsu, deux en haltérophilie, golf, gymnastique volontaire, équitation et un en force, football, tennis, tir-à-l’arc, sports sous-marin et sport boules. Pour contredire la statistique, c’est cette fois-ci les femmes qui sont les plus sportives : à Berzé-le-Châtel, 53 % d’entre-elles pratiquent un sport, contre seulement 29 % des hommes.

Après Cluny, deux communes se partagent la troisième marche du podium : Jalogny et Saint-André-le-Désert, qui comptent 27 % de licenciés dans leur population (respectivement 96 pour 350 habitants, et 64 pour 240 habitants).

Reste une anomalie statistique : la commune de Passy, avec 85 habitants, dont 34 sportifs affiliés dans la fédération de… hockey-sur-glace ! Pourtant, nulle trace de patinoire dans la commune. Le plus probable est que « Passy-en-Clunisois » ait été confondu avec « Passy-Mont-Blanc », une commune de Haute-Savoie, où le hockey-sur-glace est assurément beaucoup plus pratiqué ! 

Des Clunisois multicartes !

Lorsque l’on se penche sur les pratiques sportives des Clunisois, on dépasse de beaucoup les 23 disciplines offertes dans les clubs de la communauté de communes. Les quelques 3000 licenciés de l’intercommunalité se répartissent ainsi dans 64 fédérations différentes, dont 52 disciplines rien qu’à Cluny. Certains n’ont même qu’un seul (ou une seule) licencié(e) : la force, le bowling, le parachutisme, le squash, le surf et le taekwendo. En haut de tableau, le football et l’équitation sont, de loin, les disciplines les plus populaires.

Sans tomber dans les clichés, on remarque que les différences de genres sont toujours bien marquées en Clunisois : chez les filles, l’équitation (avec 204 licenciées) et la gymnastique (141) dominent ; là où le football est largement majoritaire chez les garçons (402 licenciés). Certains sont même exclusivement masculins en Clunisois, comme l’aéromodélisme, l’aviron, le tennis de table, l’escrime ou le football américain et même, plus surprenant, le cyclisme (11 licenciés et aucune femme, contrairement au cyclotourisme). A contrario, on ne compte que des filles licenciées dans les fédérations françaises de gymnastique, de squash et de force !

Cluny, grande ville universitaire

Avec 1805 élèves de la maternelle au lycée et 559 dans l’enseignement supérieur, les écoles tiennent une place très importante à Cluny, qui accueille 2364 élèves chaque jour ouvré de l’année scolaire (pour une commune de 4800 habitants). Cette place est tellement importante que les élèves à Cluny sont presque aussi nombreux que les travailleurs (2537 emplois sur la commune en 2018 selon l’INSEE).

Le poids des écoles à Cluny est tel qu’on le retrouve jusque dans le sport qui est, décidément, un « fait social total » (pour reprendre l’analyse de Jacques Defrance empruntée à Marcel Mauss). Car dans la cité-abbaye, devant l’équitation, la gymnastique, le basket et même le football, c’est bien le sport scolaire et universitaire qui domine : on compte en effet 203 licenciés en UNSS (union nationale du sport scolaire, soit 20 % des élèves du second degré), et 236 à la fédération française de sport universitaire (soit 42 % des étudiants).

Mieux, Cluny se distingue comme étant la première ville de sport universitaire de Saône-et-Loire, et la quatrième de Bourgogne Franche-Comté. Car si l’on aurait pu croire que des villes étudiantes comme Chalon-sur-Saône ou même Le Creusot (qui accueille notamment une formation en sciences et techniques des activités physiques et sportives – STAPS, de l’université de Bourgogne) domineraient sur le sujet, il n’en n’est rien. Avec ses 236 licenciés, Cluny accueille 39 % des sportifs universitaires du département, pour « seulement » 30 % au Creusot.

Au niveau régional, Cluny se distingue encore. Si le podium est naturellement trusté par les sièges universitaires des anciennes régions que sont Dijon (1560 licenciés en sport universitaire), Besançon (1537) et Belfort (269), Cluny arrive en 4e position, devant des communes comme Montbéliard (210 licenciés), Nevers (112) ou même Auxerre (44 licenciés en sport universitaire seulement).

À défaut d’être une prochaine « terre de jeux » en 2024, Cluny et le Clunisois sont déjà assurément une « terre de sport » !