5 maisons de Cluny à l’histoire stupéfiante

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Et ce ne sont pas celles auxquelles vous pensez !

Le café Rebolle


Le café Rebolle est l’emblème d’une vie de quartiers qui existait partout à Cluny il n’y a pas si longtemps. C’était alors les années 50 ou 60, et chaque rue ou presque avait son bistrot, son troquet, son café. Plus qu’un commerce, c’était un lieu de vie, où l’on venait faire la fête ou confier ses malheurs, taper le carton ou boire son quillon de blanc, mêlant habitués du quartier et voyageurs de passage.

C’était le café Rebolle à la Chanaise, le café Martin au champ de foire (à côté de « chez la mamène »), le café de la Grenette au marché, la Renaissance en bas de la rue de la République… et tout ça dans un périmètre de quatre rues. Imaginez donc ce que c’était !

Un documentaire est sorti en 2018, pour tenter de sauvegarder un peu de cette mémoire vivante ignorée des livres, mais bien chère au cœur des Clunisois.

La villa Romada

L’histoire de la Romada, c’est celle de la famille Gouze et de leurs trois enfants, Roger, Madeleine et Danielle : Ro-Ma-Da. Lorsqu’ils s’installent à Cluny, en zone libre en 1940, les parents Gouze s’engagent dans la Résistance, tout comme leurs deux filles. C’est ainsi que Madeleine (que tout le monde appelle Christine) présentera à Danielle un certain « François Morland », en réalité François Mitterrand.

Après guerre, les enfants Gouze seront tous sous le feux des projecteurs à un moment de leur carrière : Danielle Mitterrand bien sûr, épouse du président de la République et militante engagée pour les peuples opprimés ; Christine Gouze-Rénal, productrice de cinéma et épouse de Roger Hanin, dont la carrière sera couronnée par un César d’honneur en 1985 ; Roger Gouze enfin, auteur de nombreux livres et journaliste à Radio France.

La villa Romada (dont l’adresse est désormais rue Berty Albrecht, une autre grande dame de la Résistance) a vu passer du beau monde, notamment lors des ascensions de François Mitterrand à Solutré. Le président adorait profiter du jardin situé à l’arrière de la maison… pour fausser compagnie à ses gardes du corps et partir seul en balade avec son fidèle Labrador !

La tour Saint-Mayeul


Vous pensez que l’on allait vous raconter une histoire de moines et de chevaliers ? Perdu, on va parler football ! C’est en effet la drôle d’histoire de cette tour de défense médiévale sur les remparts de la ville, située tout au sommet de Cluny.

On remonte le temps jusqu’au début des années 80, l’époque où on arborait fièrement la moustache au-dessus de son maillot rayé noir et jaune floqué de l’enseigne de la menuiserie Gimm. A l’époque, l’US Cluny football ne dispose pas encore de son local construit quelques années plus tard au bord du stade. La mairie met donc à disposition l’une de ces propriétés pour en faire le siège du club, qui se retrouve dans la tour Saint-Mayeul ! D’où un nombre incalculable de photos de groupe devant le cimetière (youpi !).

Et pour la « grande » histoire, la colline Saint-Mayeul est probablement le plus ancien lieu occupé à Cluny : on y a retrouvé traces d’une ancienne voie romaine, et c’est sur ces terres d’une villa agricole du duc d’Aquitaine que les premiers moines ont installé leur chapelle temporaire pour y fonder l’abbaye de Cluny en l’an 900.

Et mille ans plus tard, c’est ici que l’US Cluny football célébrait sa montée en promotion d’honneur !

Le Prado

Cette ancienne ciergerie de l’abbaye de Cluny (l’endroit où l’on faisait les cierges, un peu à l’écart des autres bâtiments pour limiter les risques d’incendie) accueille aujourd’hui un centre de séjour. Mais cela n’a pas toujours été le cas ! Au sortir de la Seconde guerre mondiale, le Prado est devenu un centre social pendant une douzaine d’années, et ce grâce à la volonté d’une seule femme : Marie-Angély Rebillard.

Née en 1922 à Massilly, la jeune Lily comme on l’appelle, arrive à Cluny en 1943. Du haut de ces 21 ans, elle organise l’aide aux personnes âgées et familles en détresse pendant la guerre. De fil en aiguille, elle s’engage dans la Résistance pour soigner les maquisards blessés, met en place un petit hôpital à Bourgvilain…
Nommée assistante sociale en 1945, elle s’investira sans relâche au service des autres, en fondant notamment ce premier centre social avec quelques amies, qui fonctionna pendant 12 ans, assurant à la fois les missions d’aide aux mères, de pouponnière ou d’accueil des sans domicile.

Marie-Angély Rebillard a marqué beaucoup de lieux à Cluny, de la demeure familiale de la maison des gardes au premier Hôtel de ville de la maison des échevins dont elle finança la restauration avant de l’ouvrir aux chercheurs et associations.

Voilà, vous en savez un peu plus sur ces 5 lieux extra-ordinaires, et pourtant si communs !