20 commerces Clunisois qui n’ont pas bougé depuis 100 ans

Faire commerce à Cluny, ça nous connaît ! Et contrairement à ce qu’on peut penser, il y avait beaucoup plus de commerces, hôteliers, restaurateurs, artisans et bistrotiers au début du 20e siècle que maintenant ! Il n’y a pas si longtemps, la rue principale accueillait encore un accordeur de piano, un poissonnier, un ébéniste… autant de commerces disparus avec l’évolution des modes de vie. Mais vous allez voir qu’il suffit d’ouvrir l’œil pour découvrir que bon nombre de boutiques d’autrefois sont encore bien présentes aujourd’hui !

Pour suivre cet itinéraire, rendez-vous sur la place des fossés, vous remonterez la ville jusqu’au champ de foire avant de redescendre à votre point de départ (au prix de quelques petits détours !).

Note de service : cet article a été publié initialement en février 2019 avec 12 commerces et mis à jour en novembre 2021 avec 8 photos et histoires supplémentaires.

Le Cheval blanc

Comme beaucoup de villes en France, Cluny à son auberge du Cheval blanc. Selon certains historiens, cette tradition vient de l’antiquité, où un cheval à la robe immaculée est un symbole porte bonheur. Pour d’autres, l’origine est plus pratique : les maîtres de postes préféraient les chevaux clairs car ils sont visibles plus facilement dans l’obscurité.
L’enseigne « Au Cheval blanc » signalerait donc les auberges et restaurants en survivance des anciens relais de poste. Une explication tout à fait plausible pour l’établissement de Cluny, justement situé à l’entrée de la ville.


La buvette du Commerce

À Cluny, le commerce est si important qu’une place lui est consacrée ! Ce grand espace en triangle dirige naturellement les visiteurs arrivés par la route principale vers les petites rues du centre ancien, où se déploient de nombreuses boutiques.
Juste à droite, la petite « buvette » de la place du commerce s’est étendue sur toute la façade aujourd’hui, et porte le nom de « café de Paris ».


L’hôtel du Commerce

La place du commerce a bien évidemment son « hôtel du commerce », qui accueille sans aucun doute des voyageurs… de commerce. Si le joli décor du rez-de-chaussée et l’enseigne peinte ont disparus, les persiennes sont toujours là !


Le tabac de la rue Filaterie

Juste à la sortie de la place du commerce, on entre dans la rue Filaterie et le voyageur y trouve le premier tabac de la cité, situé juste en face de l’imposante fontaine au fronton dorique. Rien n’a bougé aujourd’hui : ni la fontaine, ni le bureau de tabac !


La Société générale

Avec tout ces commerces, il faut bien une banque pour garder en lieu sûr l’argent qui passe de main en main. Cluny dispose donc d’une succursale de la Société générale, l’une des plus vieilles banques françaises (avec le Crédit lyonnais et la Banque nationale de crédit, future BNP) fondée en 1864. Il faut dire que son président est un presque un voisin : le maître de forges du Creusot, Eugène Schneider. Pour l’anecdote, la photo a été prise avant 1912, date du déménagement du siège social de la banque au 29 boulevard Haussmann (et non plus aux 54 et 56 rue de Provence, comme indiqué sur la façade).


Le café de la Nation

On continue de remonter la rue principale jusqu’à une petite placette, en réalité un ancien carrefour libéré par la destruction de l’immeuble qui séparait les deux rues. C’est là que s’est installé la café de la Nation (et non, il ne s’agit pas de la « place de la nation », même si tout le monde l’appelle ainsi !).
La charcuterie au pignon aveugle est aujourd’hui une chocolaterie. Et si la fontaine est toujours ici, le buste du peintre Pierre-Paul Prud’hon qui l’ornait a aujourd’hui son piédestal à côté de l’église Saint-Marcel.


Le Grand bazar


Nous voici sur la place du petit marché, où les commerces sont foison au pied de l’église Notre-Dame. Le plus imposant est sans aucun doute le grand bazar « À la ville de Cluny », le premier grand magasin de Cluny, comme il en fleuri dans toutes les grandes villes à la fin du 19e siècle. Le grand bazar Clunisois est ainsi une réplique (en plus modeste) d’un célèbre magasin lyonnais : le grand bazar « À la ville de Lyon ».
Le « grand bazar » est aujourd’hui un « petit Casino » qui a malheureusement perdu sa belle réclame en façade. Pas certain cependant que vous y trouviez de la ferblanterie ou de la bonneterie 😉


Le tabac de la poste

Toujours sur la place du petit marché, le tabac de la poste fait l’angle avec la rue Saint-Odile qui remonte vers le massif hôtel des PPT juste à gauche, dont le jardin était alors clos de murs. La poste a déménagé à la toute fin du 20e siècle pour céder sa place à la perception, mais le tabac est toujours là !


La pâtisserie de la rue Lamartine

Retournez vous d’un quart de tour vers la gauche : face à l’entrée du grand bazar sur la rue Lamartine, une grande pâtisserie – confiserie fait l’angle, avec une façade recouverte de boiseries. Pas grand chose n’a bougé aujourd’hui, sauf peut-être les stores qui ont disparu. C’est aujourd’hui une boulangerie-pâtisserie… la confiserie étant située juste à côté !


La pharmacie Daclin

Faites encore un quart de tour à  gauche, pour vous retrouver dans la rue municipale. Cette petite rue qui se dirige vers la « Z’enfer » (la grille « en fer » qui ferme l’accès à l’école des Arts) continue de déployer le même motif de boiseries sur les façades des commerces. Juste après le café « Chez Sissis », voici la pharmacie. Rien n’a changé depuis !


La charcuterie Decombe

La rue mercière a perdu presque toutes ses boiseries d’époque, mais il suffit de vous placer devant la vitrine du salon de coiffure et de vous retourner vers la tour des fromages pour imaginer l’ambiance de l’époque : à la place du photographe, on trouvait la boulangerie Gaudillère, qui présentait encore ses produits « sur le volet » ; il faisait face au charcutier Decombe, lui-même voisin des Gauthier-Besson (monsieur et madame), négociants en draps et qui exposent leurs créations à l’extérieur (sans doute pour faire concurrence au magasin de nouveautés Patouillard, juste à côté !).


Le serrurier Carguet

La rue du merle était autrefois beaucoup plus animée qu’aujourd’hui, avec de nombreux commerces jusqu’au champ de foire. Et en changeant de destinée, certaines façades sont méconnaissables. Qui pourrait deviner que derrière les boiseries du serrurier Carguet se cache une façade romane ? Les colonnettes sur premier étage peuvent vous aider ! Et au vu de l’état de la porte de son voisin, il bien possible que M. Carguet soit en pleine intervention !


Le café Mariotte

Il y eu une époque pas si lointaine où chaque quartier, presque chaque rue, de Cluny avait son café (et même plusieurs parfois !). Le réalisateur Mark Heijster leur a d’ailleurs consacré un très beau documentaire en 2017. Témoin de cette époque où le bistrot était au centre de la vie sociale, le café Mariotte, rue du merle, dont seules les boiseries défraichies rappellent encore l’existence aujourd’hui.


L’Union des assurances

On continue de remonter la rue du merle pour arriver au niveau de l’actuel numéro 62, où l’on trouve l’épicerie Renaud-Auboeuf des noms de monsieur et madame (qui pose devant la devanture) et, juste en face, le bureau de l’Union des assurances. Si l’épicerie n’existe plus aujourd’hui, un cabinet d’assurance est toujours présent, quelques pas plus haut dans la rue.


Le restaurant Robin

Nous voici désormais tout en haut de la rue principale. Au sortir de la rue du Merle, le restaurant Robin fait l’angle avec la place du champ de foire. Comme son nom l’indique, le champ de foire était le lieu d’une intense activité rurale, mais il était également le grand carrefour du nord-ouest de la ville, ce qui explique qu’il abritait rien de moins que quatre cafés et restaurants. Celui-ci est le dernier à être encore en activité.


Chez Martin Aubergiste

Pour vous donner une idée de l’intense activité qui pouvait régner les jours de marchés aux bestiaux, rien de mieux qu’une photo bien animée ! On y voit l’enseigne de chez Martin, aubergiste qui a fait les grandes heures du champ de foire jusqu’à sa retraite. Au passage, faites l’acquisition de quelques récipients chez l’un des potiers installés sur la place, leurs créations seront bientôt très recherchées !


Le marché couvert

En haut du champ de foire, prenez la rue d’avril pour revenir sur la place du marché. Celle-ci a perdu son marché couvert tout juste un siècle après sa construction. C’était une belle halle avec ses piliers en fer forgé comme la révolution industrielle du 19e siècle en a semé partout. Un terrain de jeu idéal pour jouer au ballon (quand l’employé municipal oubliait de refermer la grille). Le marché y a toujours lieu le samedi matin… mais en plein air !


L’hôtel de Bourgogne

Retour vers l’abbaye pour terminer notre périple. Installé en plein cœur des ruines de la grande église, l’hôtel de Bourgogne était le lieu de villégiature habituel de l’archéologue américain Kenneth John Conant. Venu de Harvard, il consacra sa vie à « redécouvrir » l’abbaye de Cluny, passant ses journées à fouiller et ses nuits à rédiger ses conclusions depuis sa chambre d’hôtel avec vue sur le clocher de l’Eau bénite.


L’hôtel de l’abbaye

En longeant les remparts de la ville médiévale, on revient vers la place des fossés et, un peu plus loin en direction de la gare, à l’hôtel de l’abbaye. Curieux nom pour un emplacement bien loin de l’abbaye elle-même ? C’est que la photo date des années 1960, après la reconstruction post-Seconde guerre mondiale.
Le 11 août 1944, l’armée allemande a bombardé Cluny. Par chance, l’abbaye est épargnée, mais pas l’hôtel situé juste en face sur la place. À la fin de la guerre, les propriétaires de l’établissement décident de reconstruire, mais plus au sud, le long de l’avenue de la gare. Ils conservent cependant le nom historique, en clin d’œil à l’histoire.


Le garage de Cluny

S’il vous reste un peu d’énergie dans les jambes, poussez le long de l’avenue jusqu’au pont de l’étang pour découvrir le garage Poulle, « le plus grand et le meilleur de la région », dixit son propriétaire, qui pratique des prix « modérés ». Quelle plus belle réclame que ces automobiles fièrement alignées devant la façade à l’entrée de la ville. Qui a dit que les parkings pleins de voitures étaient moches ? 😉

Ce petit parcours à la rencontre des commerces clunisois est désormais terminé. Il ne vous reste plus qu’à remonter la ville à la rencontre des nouveaux commerçants… et à y faire vos prochains achats !


Photo de une : la rue Filaterie (colorisée par clunisois.fr)

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1 commentaire pour “20 commerces Clunisois qui n’ont pas bougé depuis 100 ans”

  1. J’ai relevé une erreur. Le tabac rue de la filaterie a été déplacé. Avant, il était à côté du magasin Lapalus. Je me rappelle que Mr et Mme Jessey ont tenu ce tabac. Mes parents tenaient le garage du commerce, 1 rue de la filaterie.
    Cordialement

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